« Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement » (Bouddha)
Le changement est omniprésent. Tout est changement et impermanence : la vie, la mort, les saisons. Gérer le changement devient donc une priorité. À certains moments, nous n’avons pas d’autres choix que d’accepter (ex : deuil), mais pour ce que nous estimons être de notre sort, nous avons deux possibilités : subir ou créer notre destin en prenant notre avenir en main.
Conduire sa vie et gérer le changement, c’est comme partir au grand large. Nous devons accepter que la vie ne soit pas « un long fleuve tranquille » mais au contraire, une rivière en perpétuel changement, qui nous fait apprendre en permanence à utiliser notre expérience, tout en étant solide et flexible à la fois. Nous devons constamment nous adapter aux circonstances, répondre aux situations les plus critiques afin d’assurer un minimum de sérénité que nous sommes en droit d’attendre. Pour cela, il nous faut trouver de la stabilité dans l’instabilité. Le changement et la sécurité sont étroitement liés. Nous ne pouvons pas gérer le changement extérieur sans une compréhension de nous-même (sans savoir où nous allons et qui nous sommes). Tout comme nous ne pouvons pas effectuer un changement en nous même, si nous ne comprenons pas les forces externes qui ont une influence sur nous.
Le monde est extrêmement différent de ce qu’il était il y a 50 ans. Il n’y a jamais eu autant de différences entre 2 générations et le changement va s’accélérer. Nous le remarquons avec l’émergence de nouvelles professions en pleine expansion. À notre époque, le changement accéléré apporte beaucoup de confusion et de chaos. Si nous n’acceptons et ne nous adaptons, nous risquons de nous perdre complétement. Le changement peut être une formidable source de croissance, il nous fait sortir de notre zone de confort pour nous transcender.
Par ailleurs, qui dit changement, dit adaptabilité. La plupart des somatisations viennent d’une difficulté à s’adapter au changement, à l’accepter. Nous évoluons à travers un système de valeurs et nous fixons perpétuellement ces paramètres car nous devons trouver une certaine stabilité, un certain équilibre. Le changement va bouleverser les notions déjà établies et va imposer de nouvelles normes auxquelles il faudra impérativement s’adapter, sous peine d’être dépassé.
Nous changeons de niveau de conscience lorsque nous avons un autre regard sur la vie et sur ce qui nous a façonné tels que nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses. Par ailleurs, nous changeons de niveau énergétique lorsque nous dépassons les peurs qui ont conditionné notre comportement et nous ont conduits dans ces fossés dans lesquels nous flirtons avec la peur, la souffrance et le désarroi.
Chaque changement, aussi utile et intéressant soit-il, provoque des problèmes d’adaptation et une des définitions de l’intelligence et justement la faculté de s’adapter. Le changement peut provoquer de bon comme de mauvais sentiments, ainsi que de bonnes comme de mauvaises réactions. Le déni de l’impermanence est de vouloir autre chose que ce qui est. L’homme, uniquement réduit aux dimensions psychologiques, n’a pas d’autre issue que l’attachement. Il vit à l’opposé de la loi du vivant. Tout ce qui est vivant se métamorphose. Cette réalité n’est pas négociable et pourtant, l’homme a trouvé sa sécurité dans la permanence, la stabilité et la pérennité. Or, la nature ontologique de l’être est caractérisée par la fluidité, la légèreté, la souplesse, l’ajustement qui sont occultées par l’expérience exclusive du solide, du lourd, de la rigidité et du contrôle. Ce décalage se traduit par une immaturité psychoaffective et une flottaison interne de « Je ne sais pas où je vais ».